Greenpeace Belgique

Un système alimentaire juste pour tou·tes

Notre système alimentaire est défectueux et injuste. En plus d’avoir des impacts catastrophiques sur le climat, la biodiversité et notre santé, le système actuel sous-paie les agriculteur·rices, ne permet pas l’accès à une alimentation de qualité pour tou·tes et fait revenir dans nos assiettes des pesticides vendus à l’étranger mais pourtant dangereux et interdits chez nous. Pour couronner le tout, de plus en plus de personnes doivent faire appel à l’aide alimentaire. Aujourd’hui encore, la faim est une réalité.

Pendant que les secteurs bio, vrac et circuit court sont menacés suite à l’augmentation des coûts et à la baisse du pouvoir d'achat de la population, les entreprises agroalimentaires et associées ne cessent d’engranger des profits extravagants en profitant et en perpétuant un système néfaste pour les mangeur·euses, les agriculteur·rices et pour l’environnement.

Le tableau est assez clair : le système alimentaire doit changer. Mais ce serait une illusion de croire que nos choix individuels seront suffisants pour transformer ce système quand mal manger reste beaucoup plus simple, rapide et économe que bien manger. Comment alors s’alimenter de façon durable et avec des produits de qualité, quand joindre les deux bouts est de plus en plus difficile voire parfois, impossible ?

Nous appelons la Belgique à faire de l’accès à une alimentation durable et de qualité pour tou·tes une priorité. Les solutions existantes doivent être généralisées. Le bio, l’agroécologie, les circuits courts et le commerce équitable sont la preuve qu’un système alimentaire respectueux de l’humain, de l’environnement et de la santé des mangeur·euses et des agriculteur·rices est possible. Nous appelons la Belgique à stimuler le développement de ce système via deux leviers :

  • la restauration collective : en imposant des critères minimum de durabilité dans les collectivités subventionnées (écoles, hôpitaux, maisons de repos, …)
  • la sécurité sociale de l’alimentation : en garantissant à chaque individu un montant réservé à l’achat de produits alimentaires de qualité répondant à des critères de durabilité, de circuit court et de justice sociale.

Faites entendre votre voix afin d’exiger que les ministres compétent·es fassent évoluer le système alimentaire vers un système qui respecte les mangeur·euses, les agriculteur·rices et l’environnement. Un système en mesure de fournir une alimentation de qualité à tou·tes. Cette revendication est cruciale pour notre santé, pour l’environnement et pour l’avenir de l’agriculture.

Signez cette pétition adressée aux gouvernements de Belgique pour que le système alimentaire évolue vers un système respectueux des agriculteur·rices, de l’environnement et des mangeur·euses que nous sommes tou·tes.

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Quels sont les coûts cachés du système alimentaire actuel ?

Coûts humains:

  • La situation des agriculteur·rices est de plus en plus précaire. Réduction du nombre d’exploitations (68% des fermes ont disparu depuis 1980), rémunération insuffisante (revenus 44% inférieurs à la moyenne), accès à la terre très compliqué et métier parfois dangereux. Une situation qui mène parfois au suicide.
  • Dans un marché mondialisé, les droits des populations autochtones et des communautés paysannes sont violés suite aux accaparements de terre et à la déforestation de leur territoire afin de gaver nos élevages intensifs.
  • Les inégalités dues à une mauvaise répartition des ressources se creusent. L’insécurité alimentaire augmente (2,3 milliards de personnes concernées en 2021), plus spécifiquement dans le Sud Global. En Belgique, le recours à l’aide alimentaire explose (+32% en 2020) et les difficultés financières des ménages s’amplifient.

Coûts environnementaux:

L’agriculture industrielle (élevages intensifs, déforestation importée, utilisation de produits chimiques, …) provoque la perte de la biodiversité, le déclin des pollinisateurs, la destruction des sols, la pollution des eaux, et d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Le système alimentaire est un contributeur majeur au dérèglement climatique, avec plus d’un tiers des émissions.

Coûts pour la santé:

  • Une alimentation de mauvaise qualité peut être à l’origine de maladies cardio-vasculaires, du diabète et de certains cancers. En Belgique, près d’un adulte sur deux souffre de surpoids.
  • Le surpoids et l’obésité mobilisent chaque année en Belgique 4,5 milliards d’euros en budget de santé.
  • L’ingestion et l’épandage de pesticides sont nocifs pour la santé humaine. Que ce soit en Belgique ou dans les pays du Sud Global vers lesquels la Belgique exporte en grande quantité des pesticides pourtant interdits dans l’UE.

Une assiette durable à la cantine

Nous demandons que des critères minimum de durabilité forte soient imposés aux collectivités bénéficiant d’argent public (écoles, hôpitaux, maisons de repos, …). Ceci sous la forme d’une ordonnance ou d’un décret généralisé aux trois régions. Ces critères doivent notamment impliquer un pourcentage progressif de produits sains (alignés avec les recommandations alimentaires du Conseil supérieur de la santé), de saison (belge), issus d’une agriculture biologique ou agroécologique et de circuits courts, ainsi qu’un grammage maximal de viande par semaine. L’accompagnement des cantines - tant humain que financier - est essentiel pour l’implémentation de cette législation. Par ailleurs, les coûts des repas doivent être proportionnels aux revenus des mangeur·euses et donc gratuits pour les familles plus précarisées. En effet, l’accès à l’alimentation de qualité pour tou·tes doit être garanti.

La sécurité sociale de l’alimentation, c’est quoi ?

La sécurité sociale de l’alimentation ou SSA, c’est un système qui garantit à chaque personne d’avoir un budget qui soit exclusivement dédié à l’achat de produits alimentaires conventionnés, sains et produits le plus localement possible, rémunérant justement les agriculteur·rices. Un budget accordé à chaque mangeur·euse qui augmenterait progressivement pour atteindre un montant entre 100 et 150 euros par mois en fonction de la situation financière de chaque personne (sans aucune démarche spécifique). Sur base de cotisations sur le travail et d’un impôt sur les bénéfices des multinationales de l’agroalimentaire par exemple, la SSA permettrait de démocratiser l’accès à une alimentation saine et durable tout en soutenant les filières dont les modes de production respectent des critères sociaux, économiques et environnementaux.

Greenpeace porte cette revendication en collaboration avec: