Ce matin, des activistes de Greenpeace Belgique sont entré·es en action auprès de partis politiques (MR, CD&V, Open VLD, le parti européen EPP), du lobby agricole européen Copa-Cogeca, des fédérations du commerce (Comeos, EuroCommerce) et des lobbies de l’industrie alimentaire (Fevia, FoodDrinkEurope). Ces différents acteurs sont à la base du système qui met massivement sous pression les agriculteur·rices.

Par solidarité avec les agriculteur·rices qui craignent légitimement pour leur avenir, les activistes de Greenpeace se sont rendu·es aux sièges de ces organisations et ont apposé des posters sur lesquels on pouvait lire : « Qui profite des agriculteur·rices? Chut… N’en parlons pas. »

Les photos de l’action sont à retrouver ici. ©Johanna de Tessieres  – Greenpeace

Les grandes entreprises de l’agro-alimentaire réalisent aujourd’hui des profits énormes. La plupart de temps, ces gains se font au détriment des agriculteur·rices, des consommateur·rices et de la nature. Cette embarrassante vérité est pourtant largement dissimulée lors des débats qui entourent les manifestations des agriculteur·rices européen·nes.

« L’industrie agroalimentaire, le secteur de la grande distribution, mais aussi les différents gouvernements qui se sont succédés sont responsables de la situation critique dans laquelle se trouvent de nombreux·euses agriculteur·rices aujourd’hui », explique Albane Aubry, chargée de campagne agriculture chez Greenpeace Belgique. « Ils incarnent et soutiennent un système pervers qui encourage, notamment par le biais de subventions, l’intensification et l’industrialisation des fermes. Ce système conduit à des marges si minces qu’elles contraignent les agriculteur·rices à s’agrandir en continu pour survivre. »

Dénonçant un modèle économique bancal et à bout de souffle, Greenpeace appelle à une réforme en profondeur de notre système agricole. « Le débat sur le ras-le-bol du monde agricole est actuellement détourné par des responsables politiques et des groupes d’intérêt qui sont à l’origine des problèmes », déclare Albane Aubry. « Ce sont des partis politiques comme le CD&V, le MR et l’Open VLD qui sont responsables des traités internationaux de libre-échange, du système problématique de subventions et des revenus ridiculement bas, qui forcent les agricult·rices à se tuer à la tâche. Dans le système actuel, il n’y a pas d’avenir durable pour notre monde agricole ».

Nouvelle mobilisation agricole ce lundi contre le libre-échange

Les traités internationaux de libre-échange tels que celui conclu entre l’UE et les pays du Mercosur entraînent une concurrence déloyale pour les agriculteur·rices européen·nes. Le syndicat agricole wallon Fugea et l’organisation agricole internationale Via Campesina appellent, avec de nombreux partenaires, dont Greenpeace, à manifester lundi contre le libre-échange dans le quartier européen de Bruxelles. Cette mobilisation se tiendra en marge de la réunion des ministres de l’agriculture au sein du Conseil de l’UE, qui se penchera sur des solutions structurelles à la crise agricole.

Greenpeace prône une production alimentaire qui soit bénéfique aussi bien pour les agriculteur·rices, que pour les consommateur·rices et pour la nature. Détricoter les mesures environnementales, comme le font aujourd’hui les responsables politiques, ne fera qu’aggraver le problème et engendrer plus d’incertitudes. Les agriculteur·rices sont les premières victimes de la crise climatique et de la biodiversité.

« L’agriculture biologique, l’agroécologie et les circuits courts sont tant de pratiques qui existent et ne demandent qu’à être amplifiées et rendues accessibles à tous·tes” conclut Albane Aubry.. “Afin de soutenir structurellement la transition agroécologique de notre modèle agricole, les agriculteur·rices doivent impérativement être encouragé·es et récompensé·es dignement pour leurs modes de production respectueux de l’environnement.”